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Son histoire

Une ville ancrée dans ses racines et tournée vers l’avenir

Ne perdons rien du passé.
Ce n’est qu’avec le passé
qu’on fait l’avenir…

Anatole France

« Ballianicum »

À l’époque gallo-romaine, il y a environ 2000 ans, les lieux étaient occupés par une villa. Il s’agissait d’un grand domaine agricole comprenant une belle demeure ainsi que des dépendances pour abriter les récoltes, les ateliers des divers artisans nécessaires à l’exploitation et à l’entretien, mais aussi loger la main d’œuvre qui travaillait dans les champs.

Le premier maître des lieux s’appelait Baillus, un citoyen venu tout droit de Rome et à qui on avait attribué en terre conquise cet important domaine. Ce dernier prit le nom de Ballianicum, qui signifie « le domaine de Ballius », avant de devenir Baillargues au fil du temps, le suffixe -argues désignant un champ ou un domaine. Selon une autre explication, il pourrait y avoir un lien avec le mot latin balanus, signifiant « chêne », en référence aux nombreux arbres de cette essence qui se trouvaient dans la garrigue environnante.

Au cours des siècles, le domaine initial fut fractionné, la demeure du maître disparut et les habitations des travailleurs finirent par se transformer en un village. La remarquable prospérité que connut la région à l’époque gallo-romaine fut mise à mal par les invasions barbares. Au Vème siècle, Vandales, Ostrogoths et Wisigoths franchirent le Rhône pour rejoindre l’Espagne en empruntant la voie Domitienne.

Baillargues fortifiée

Au cœur du village, la mise en défense de l’église St Julien fût sans doute jugée rapidement insuffisante car on entoura le groupe des maisons les plus proches de l’église par une enceinte à peu près rectangulaire, susceptible de décourager une troupe d’assaillants sommairement armés. Aujourd’hui, il en reste d’épaisses murailles, une tour d’angle (appelée tour de guêt) et une porte qui constituait l’entrée principale de la ville.

À la Révolution, Baillargues absorbe Colombiers (la route de Colombiers étant l’actuelle Nationale 113) et prend le nom de Baillargues-et-Colombiers. Les citoyens de la commune se réunissent au sein de la société révolutionnaire, baptisée « société populaire ». En 1908, la commune est rebaptisée simplement Baillargues.

Un passé viticole

Le travail de la vigne accompagne l’histoire de la ville depuis sa création. Les Romains ont développé la culture du vin et son commerce, les ceps se densifiant le long des fleuves et de la voie domitienne. Il est très probable que la « villa » de Ballius fut un domaine agricole consacré à l’exploitation viticole.

L’explosion de la viticulture à Baillargues remonte à la création de la voie ferrée Montpellier-Nîmes en 1845. Le village est à présent sur le réseau ferroviaire français. Le marché parisien s’ouvre, engendrant une période de prospérité. De 1836 à 1872, la commune va passer de 566 à 916 habitants. Cette arrivée de population va correspondre à la création de nouveaux quartiers rue de la Villette et rue Basse.

Mais cette prospérité ne durera pas. En 1863, le phylloxéra, puceron parasite de la vigne venu d’Outre-Atlantique, s’attaque aux racines de la plante. Dès 1870, il se propage à travers le sud de la France. Baillargues, dont le vignoble n’est pas épargné, voit sa population chuter, ne comptant plus que 712 habitants en 1886.

«  La révolte du Midi »

Au début du 20ème siècle, un second évènement va frapper la viticulture du Midi. D’une part, la production dépasse la consommation et d’autre part, certains producteurs ajoutent à leur récolte de l’eau et du sucre pour accroître la quantité et le degré d’alcool. Les cours du vin s’effondrent et la misère gagne bon nombre de foyers. Un mouvement de protestation unissant les propriétaires et les ouvriers sera lancé. En 1907, des affrontements mortels vont éclater entre les manifestants et les soldats de l’armée française dirigée par le président Georges Clemenceau. Forcé de réagir, le gouvernement fait voter deux lois contre la fraude adoptées les 29 juin et 15 juillet de la même année. Les cours du vin se relèvent en 1910, l’économie locale peut reprendre un rythme soutenu.

Ce mouvement, emmené par toutes les classes sociales, est le témoin d’un sentiment d’appartenance à un ensemble régional et culturel, marqué par les langues occitane et catalane. En 1938, la cave coopérative de Baillargues est construite. Elle permet aux petits exploitants des facilités pour la vinification, le stockage et la vente. Elle produisait alors 80.000 hectolitres de vin par an, en plus des gros producteurs individuels. Peu à peu, la place de la viticulture à Baillargues décline, au profit d’une population travaillant dans le tertiaire et le bâtiment. Cela entraînera la fin de l’activité de la cave coopérative en 2007, alors qu’elle ne produisait plus que 13.000 hectolitres de vin par an. Aujourd’hui, Baillargues ne compte plus que trois producteurs viticoles, désormais affiliés aux vignerons du Pic.

La culture taurine

La bouvine est une culture fondée sur les coutumes méridionales relatives aux pratiques taurines d’origine
camarguaise. La bouvine désigne l’ensemble des bovins mais aussi tout ce qui a trait au taureau.

C’est une culture populaire, conférant une identité et un sentiment d’appartenance fort aux habitants de la Camargue, vaste territoire s’étendant du Bas Languedoc à la Provence Occidentale. Il s’agit d’un art de vivre, basé sur la relation particulière qui existe entre l’homme et le taureau.

Dans le pays de la bouvine se complètent l’aire d’élevage des taureaux, les manades, et l’aire des spectacles taurins, dont Baillargues, avec ses arènes, fait partie. L’aspect le plus réputé de la Bouvine est d’ailleurs la course camarguaise.

Les origines

Les origines de cette course datent du 18ème siècle, quand les jeunes des villages réveillaient l’agressivité des taureaux pour les voir s’échapper des convois qui les menaient vers l’abattoir. On dit aussi que les propriétaires des mas organisaient à l’époque des jeux avec les taureaux pour divertir leurs ouvriers.

On y faisait courir les taureaux pour les montrer à tout le village. Dès le 19ème siècle, Baillargues ne déroge pas à ce rituel. La fête votive du village a lieu le 9 janvier, pour la Saint Julien. De plus, l’absence de travail dans les vignes à ce moment de l’année permet aux villageois de se divertir. À cette occasion, tout le village se rend au « plan des taureaux » pour admirer les bêtes.

Club taurin «  Le Sanglier »

En 1920, le premier club taurin baillarguois est créé. Il prendra plus tard le nom de « Sanglier », en référence à un taureau redoutable ayant galvanisé les foules tout au long de sa carrière. A l’inverse de la corrida, dans la course camarguaise, autrefois appelée course libre, le taureau n’est pas abattu après la course.

Ce dernier est érigé en véritable vedette, sa renommée dépassant sans conteste celle du raseteur. Les affiches de ces spectacles prouvent d’ailleurs que l’animal est largement mis sur le devant de la scène.

Au fil du temps…

  • Période romaine : construction d’une « villa  » par Ballius sur le site actuel de la ville
  • 819 : Louis le Débonnaire cède à l’évêque de Maguelone sa suzeraineté sur les terres de Baillargues
  • 1146 : Première mention de l’église Saint-Julien de Balanegues (Baillargues) dans le cartulaire d’Aniane
  • 1645 : Castries est érigé en Marquisat par Louis XIV. Celui-ci englobe la commune de Baillargues
  • 1709 : Baillargues compte 426 habitants
  • 1743 : Baillargues compte 310 habitants; (diminution de la population en raison d’une épidémie de peste)
  • 1789 : Le marquis de Castries dépose ses titres et privilèges. Baillargues n’a plus de seigneur.
  • 1963 : L’église St Julien est inscrite sur l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, à l’exclusion des chapelles latérales.
  • 1982 : Baillargues compte 2632 habitants.
  • 1999 : Baillargues compte 5842 habitants.
  • 2019 : Baillargues compte 7421 habitants.